#28 Troubles digestifs du cheval-épisode 2

Ballonnements et gaz

Un épisode gonflé à bloc 😉 pour comprendre et proposer des remèdes préventifs. D’où viennent ces gaz qui provoquent parfois des réactions du cheval inattendues? Comment les identifier? Que faire en cas de spasmes douloureux dûs aux ballonnements? L’apport intéressant des plantes en préventif.

YouYou Ami Lecteur ! Désolée, mais il faut que l’on parle vent, flatulences, pets et autres gaz expulsés bruyamment par le système digestif ! Ne me dis pas que tu n’as jamais entendu un cheval péter ; c’est bien souvent un petit concert collectif dans le premier quart d’heure d’un cours d’équitation. Rien d’anormal, il y a des échanges gazeux dans le corps et de temps à autres, surtout associé à de l’activité, il y a dégazement pour maintenir la pression interne à un niveau stable. Ami Lecteur tu remarqueras au passage que c’est joliment dit!

Ce qui nous intéresse c’est le trop, le récurrent, le douloureux ( je parle toujours du gaz!).

Nouch et ses cabrioles quand il est ballonnné

Depuis des années, j’observe Nouch, cas d’école pour le système digestif du cheval. Souvent ballonné avec des manifestations douloureuses qui le rendent coléreux ou lui font piquer des galops ponctués de cabrioles acrobatiques comme s’il voulait se débarrasser de ces bulles coincées dans ses intestins.
Il faut le gérer au coup par coup en fonction de la douleur et du degré de ballonnement.

Ce qui m’a obsédée c’est trouver pourquoi et anticiper, prévenir plutôt que guérir.
Je vais te livrer ici mes idées, mes essais et mes conclusions.

Ami Lecteur je sens que tu te dis « ça ressemble à des coliques, elle ferait mieux d’appeler le véto » Tu as raison et j’ai appelé le véto un bon nombre de fois. Finalement ce ne sont que des ballonnements que certains appellent coliques flatulentes ou coliques spasmodiques sans bouchons et que l’on peut gérer seul avec une surveillance bien sûr.
Bref, en aucun cas je n’entends traiter ici de coliques qui nécessitent l’intervention d’un vétérinaire.
Je souhaite juste apporter du confort à un cheval qui présente un intestin irritable et susceptible.

Les causes possibles des ballonnements et des gaz

Nouch bien ballonné

j’ai cherché toutes les causes possibles

  • Le parasitisme interne ; les vers.
  • L’alimentation : trop riche, inadaptée au travail, les céréales, l’amidon.
  • Une flore intestinale déséquilibrée
  • L’activité : il faut un minimum d’activité pour les échanges gazeux on en a parlé…
  • Le stress
  • La tension nerveuse ou l’état mental du cheval
  • La pression atmosphérique

J’ai rapidement éliminé ;

  • Les vers ; je fais coproscopies et vermifuges raisonnés
  • L’alimentation chez moi est herbe, foin et aliments fibreux zéro céréales
  • La flore intestinale : j’y ai pensé et fait 2 cures sur conseils véto : pas de changement.
  • L’activité : suffisante chez moi ; pré et travail d’entretien

Et il m’est resté les 3 derniers :
1- Le stress c’était surtout sur les sorties en concours, il n’en fait plus. Il vit dans un environnement calme avec certes de temps en temps un petit coup de stress quand même lorsqu’un bonhomme habillé en orange fluo court dans son pré avec un fusil pour court-circuiter un sanglier.

Pour moi, le stress est une réponse immédiate et inappropriée à une situation que le cheval ne gère pas. Je le différencie de la tension nerveuse et de l’état mental du cheval bien que la ligne de démarcation entre les deux soit très mince.

2- La tension nerveuse est plus un état mental, rien à voir avec un cheval dit nerveux qui a du sang.
C’est une tension sous jacente ; le cheval ne semble jamais vraiment détendu et la moindre contrariété même mineure va engendrer des crispations musculaires notamment dans le système digestifs sur les grands muscles lisses de l’intestin. Si on observe ce cheval sur la durée on va voir apparaitre des comportements bizarres ; pour Nouch cela peut être d’attaquer brutalement l’un de ses copains de pré ou partir dans des tours de galop sans fin car il ne sait même plus ce qu’il fait. Peut être cela pourrait être chez d’autres chevaux des tics au box ou des claquements de dents au travail ou tout autre signe « curieux ».
Donc oui ce côté tendu est sûrement pour Nouch le facteur qui provoque la récurrence du problème.

3-Reste la pression atmosphérique : oui et encore oui c’est l’une des causes principales chez Nouch et je l’ai vérifié en faisant un parallèle entre certaines constantes météorologiques et les crises spasmodiques dûes aux ballonnements.

Lorsque la pression atmosphérique chute, le volume gazeux des intestins augmente. Plus la baisse de pression est rapide plus le phénomène est visible. Je l’ai vraiment vérifié en surveillant le baromètre, les avis de tempêtes. Les dernières tempêtes Alex et Aurore me l’ont encore confirmé.
Je ferais un article plus précis sur ce sujet car cela en vaut la peine.

Baisse de pression : les chevaux se positionnent et attendent la tempête, on voit bien Nouch (à droite) très ballonné.

Heureusement tous les chevaux ne sont pas égaux, certains ont des systèmes digestifs « en béton » d’autres simplement des systèmes qui fonctionnent normalement.

Ma découverte importante c’est que tension et sensibilité à la météo relèvent en fait d’un dérèglement du système neurovégétatif (petit paragraphe sur ce sujet en fin d’article).

L’idée ici est de te donner des pistes ; venons en à mes remèdes de cheval.


Déjà que faire devant ces douleurs spasmodiques pour les calmer et diminuer les gaz.


Voici ce que je fais et qui marche sur Nouch.

  • 1- Du charbon végétal par voie interne pour absorber le trop de gaz : direct en seringue drogueuse et je charge, car à une époque j’avais peur de le constiper et du coup de dériver vers une « vraie » colique mais le véto m’a dit « avant de constiper un cheval avec du charbon il faut y mettre la dose »
  • 2- De l’huile essentielle de Basilic en massage : 30 gouttes dans une cuillère à soupe d’huile d’olive
  • Masser sur des points précis
  • Plexus solaire : masser en rond dans le sens des aiguilles de montre
  • Sous le ventre vers l’emplacement du cordon ombilical il y a 2 épis de part et d’autre ; masser d’un épis à l’autre en ligne
  • Au niveau de l’attache des 2 dernières côtes environ 10 cm sous la ligne de la colonne vertébrale dans un creux : masser en rond après la dernière côte et entre la dernière et l’avant dernière.
  • Faire renifler au cheval sa main qui a massé sans lui toucher les naseaux. L’huile essentielle a un pouvoir olfactif intéressant aussi sur la détente.
  • 3- marcher le cheval en main jusqu’à expulsion de quelques gaz; une technique efficace est de lui de le faire partir au trot gentiment puis repasser au pas plusieurs fois, puis marcher, puis recommencer.

Le charbon peut être répété 2 fois dans la même journée.
Le Basilic en massage peut être répété plusieurs fois même toutes les heures si besoin.

Et les remèdes préventifs

Il va falloir jouer sur le mental ( le système neurovégétatif justement) et dénouer les tensions avant la crise. Je travaille avec les plantes.

  • Achilée Millefeuille et Menthe poivrée pour les spasmes
  • Mélisse et Camomille Matricaire pour le système nerveux

Les quatre plantes peuvent être données ensembles si possible en cure régulière de 3 semaines à raison de 10g de chaque plante sèche par jour.
Je rajoute de temps en temps de l’anis vert qui est un formidable carminatif.

Enfin la veille et le jour même de la baisse de pression. Oui il faut surveiller la météo!

Je donne du Calmosyl ( préparation liquide homéopathique des laboratoires Boiron)5ml matin et soir en seringue directement dans la bouche.

Eh oui Ami Lecteur, l’homéopathie fonctionne très bien sur le système neurovégétatif.

OU quand il est très tendu un complément qui « l’assomme » un peu : Bonn’Apaisant des laboratoires Vétéris : des plantes reconnues pour leur effet sédatif. 1 mesure /jour la veille et le jour de la baisse de pression.

Nouch en pleine « danse de dégazement »

En conclusion; le cheval est très sensible, et chez certains équidés, le déséquilibre du système neurovégétatif appelé aussi système nerveux autonome (c’est à dire le para-sympathique et le sympathique) peut être la cause de désordres digestifs. Ce système nerveux porte bien son nom il est autonome contrairement au système nerveux central qui lui est contrôlé par le cerveau. Il dépend donc des émotions du cheval, de sa tension nerveuse, des situations extérieures etc… Il y a en permanence une balance entre le sympathique et le para-sympathique, et trouver le juste équilibre permet souvent de résoudre les problèmes digestifs.
Il ne faut donc pas négliger le rôle du système neurovégétatif du cheval sur lequel justement les plantes ont un impact très intéressant.

J’espère avoir pu aider certains d’entre vous confrontés à ce type de cheval.

A très vite pour l’épisode 3 des désordres digestifs du cheval : l’acidité gastrique, quand l’estomac brûle.

A lire ou à relire l’épisode 1 des troubles digestifs du cheval : un chardon pour le foie. https://remededechevalbyisa.wordpress.com/2021/10/24/27-troubles-digestifs-du-cheval-episode-1/

Tchao, tchao Ami Lecteur! n’oublie pas de regarder le baromètre pour prendre soin de ton mustang!


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